Laure Manel comme dans un rêve
La conception d’une couverture de livre est cruciale lors de sa création en auto-édition ainsi que de tout autre média. Elle attire l’attention, incite à la découverte et donne une première impression sur le contenu du livre. Choisir un ou des bons visuels de couverture est donc primordial dans la réussite de votre ouvrage.
Nous vous avions déjà parlé du parcours de Laure Manel, de son premier contrat avec un éditeur et de ses choix. Elle a encore franchi une étape supplémentaire, elle nous raconte les dernières évolutions et sa vie d'aujourd'hui.
En mai 2017, Michel Lafon a signé La délicatesse du homard. Depuis, tout s’est enchainé, est ce que vous pouvez nous raconter tout ça ?
En effet ! Mon roman La Délicatesse du homard est sorti en mai 2017 en librairie ; un contrat a été signé avec Le Livre de Poche (pour une sortie en mai 2018). Parallèlement, il a été enregistré pour une version audio (exclusivité Kobo), il a été intégré au catalogue France Loisirs… et il a continué sa vie en numérique. A ce jour, il a été vendu à plus de 200 000 exemplaires tous formats confondus… ce qui représente en réalité plus de lecteurs (j’ai de nombreux retours de personnes qui se le passent de mains en mains au sein des familles, et il est aussi bien présent dans les médiathèques). C’est extraordinaire.
J’ai sorti un deuxième roman, La Mélancolie du kangourou, toujours chez Michel Lafon, en mai 2018. Il sortira en poche en avril prochain. C’est un livre qui touche les gens. Les retours sont formidables et je suis très émue par les chroniques que je lis et par les messages que je reçois.
Mon troisième roman sort bientôt, le 4 avril prochain et s’intitule L’Ivresse des libellules. Il est un peu différent des deux précédents, et c’est voulu… J’ai à cœur d’écrire ce qui me plaît au moment où je le ressens, et j’ai la chance d’être suivie dans mes envies par mon éditeur.
Quelles sont vos relations avec votre éditeur au quotidien ?
Elles sont excellentes, notamment grâce à une confiance mutuelle et un travail « main dans la main ». Selon le moment, ce peut être quotidien, voire pluri-quotidien, ou pas du tout : durant toute la phase de l’écriture, je suis seule à bord, puis je travaille en étroite collaboration avec mon éditrice. Dans les dernières phases de retouches du texte, diverses personnes-correctrices entrent en jeu aussi, pour lire le roman avec des yeux tout neufs. A l’approche de la sortie, c’est toute l’équipe de Michel Lafon qui travaille pour mon livre (l’équipe de création pour la couverture, de composition pour l’impression, les attachés de presse…).
Est-ce que vous souhaitez rester une auteure hybride malgré tout ?
Je le suis encore, mais plus pour très longtemps. A ce jour, il ne me reste plus que deux livres en autoédition, donc chez Bookelis : La (toute) dernière fois (recueil de nouvelles) et La Vie en Rose (mini-roman jeunesse illustré). J’ai choisi de dépublier les deux premiers romans que j’avais autoédités parce qu’ils vont sortir en librairie dans l’année qui vient (L’Embarras du choix en grand format chez Lafon en octobre, et Histoire d’@ en poche en janvier 2020), et qu’ils seront retravaillés pour l’occasion. J’ai donc eu la chance immense que mes deux maisons d’édition (grand format et poche) croient en mes livres suffisamment pour leur donner une nouvelle vie. Et il en sera de même pour ceux que j’ai cités plus haut (publication fin 2020 en jeunesse, en 2021 pour le recueil).
Etant donné que mes livres autoédités vont accéder à l’édition traditionnelle (à un rythme soutenu qui plus est), j’ai logiquement pris la décision de « dire adieu » à mon statut d’auteure hybride d’ici le passage à 2020… et ce d’autant plus que mon éditeur me suit dans ce que j’ai envie d’écrire.
Est-ce que votre façon d’écrire a évolué depuis que vous avez l’accompagnement d’un éditeur ?
Sans aucun doute, oui, puisque je ne suis plus toute seule pour écrire (et pour tout ce qu’il y a autour ou après). Je n’ai pas changé de méthode en tant que telle (je fais toujours des recherches en amont, des grilles pour mes personnages, une trame générale puis détaillée… avant de me lancer dans l’écriture). En revanche, j’envoie mon synopsis à mon éditrice avant de rédiger mon premier jet (histoire de m’assurer que je ne fais pas fausse route). Après cette phase, sa lecture attentive et professionnelle met le doigt sur des aspects à améliorer (mais la structure, en effet, n’a pas à être changée) ; elle me donne des conseils évidemment toujours pertinents (ex : incarner plus tel personnage, rendre tel dialogue plus dynamique, éviter tel « tic d’écriture »…). L’accompagnement éditorial est très précieux.
A quoi ressemble votre « journée d’auteure » type ?
Je n’ai pas vraiment de journée type. Ce qui est certain, c’est que mon mode de vie a changé puisque j’ai quitté l’Education nationale l’été dernier et que j’ai tout le temps pour écrire, à présent… ce qui est un luxe et une chance immense, j’en suis consciente.
J’ai des journées d’écriture très intenses, notamment pour le 1er et le 2eme jet de mon roman. Je n’écris jamais de nuit, ou même le soir (ce qui était déjà le cas avant). Je peux écrire des heures à la suite, et je déteste « être coupée » dans mon élan.
En dehors de l’écriture, je passe du temps sur les réseaux sociaux, je réponds à mes mails et aux diverses sollicitations. Je réfléchis à mes futures histoires…
Je passe aussi du temps à lire (beaucoup plus qu’avant, et je m’en réjouis).
Mes semaines sont plus calmes qu’avant, mais j’ai des périodes où tous mes week-ends sont pris par des salons et des dédicaces en librairie (je ne m’en plains pas, car c’est toujours une fête, mais cela génère une certaine fatigue).
Qu'est ce qui vous attend pour les prochains mois/années ?
Je viens de terminer ma dernière relecture avant impression de L’Ivresse des libellules, qui sort le 4 avril.
Comme je l’ai mentionné plus haut, je vais reprendre un à un mes précédents ouvrages autoédités, ce qui fait quatre projets pour les deux prochaines années.
En parallèle, j’ai déjà en tête les romans que je publierai en avril 2020 et 2021 chez Michel Lafon. Il me tarde de concrétiser mes idées et de creuser les synopsis… puis de les écrire ensuite, car c’est quand même LE plaisir de l’écrivain.