Paroles d'écrivain #4 : Julien Morit
La conception d’une couverture de livre est cruciale lors de sa création en auto-édition ainsi que de tout autre média. Elle attire l’attention, incite à la découverte et donne une première impression sur le contenu du livre. Choisir un ou des bons visuels de couverture est donc primordial dans la réussite de votre ouvrage.
La carrière d'écrivain et d'autoéditeur de Julien Morit a connu une ascension fulgurante lorsque son premier livre Cent minutes, publié chez Bookelis, est devenu numéro 1 des ventes sur Amazon l'été dernier. A l'occasion de la sortie de son nouvel ouvrage 32 possibilités, il nous fait partager sa vision de l'écriture dans cette quatrième Master Class dédiée aux auteurs autoédités.
Julien Morit, comment choisissez-vous le sujet de vos livres ?
Films, reportages, sujets sur Internet, situations vécues, etc. Comme pour beaucoup d’écrivains, tout est source d’inspiration. Le choix définitif ne se fait que quand un sujet revient régulièrement dans mon esprit. C’est le cas de « 32 possibilités », pour lequel j’ai observé le comportement de beaucoup de personnes, durant des séances de dédicaces. Le sujet s’est alors imposé de lui-même.
Avez-vous un conseil pour bien débuter une histoire ?
À ce stade de ma « carrière », ce serait peut-être présomptueux de donner des conseils, mais disons que, très vite, le lecteur doit être accroché. On vit dans une époque où l’on passe très vite d’un sujet à un autre. Je pense qu’il n’y a plus le temps d’instaurer une ambiance progressivement. Il faut rentrer dans le sujet directement.
Quelle est votre astuce pour surmonter l’angoisse de la page blanche ?
Aucune angoisse, j’ai l’imagination fertile ! Il y a cependant un point sur lequel je suis maintenant très au clair, pour ce qui est du manque d’inspiration. Il ne faut pas écrire quand elle n’est pas là. 90 % du temps, les pages noircies lors de ces phases ne sont pas bonnes à garder. C’est donc du temps de perdu. Manque d’idées, allez les chercher ailleurs que devant une page blanche !
« Épaisseur », c’est le maître mot concernant les personnages
Quel est pour vous le titre de livre parfait ?
Dans mon cas, on pourrait dire : celui qui comporte un nombre (« Cent minutes », « 32 possibilités »). C’est d’ailleurs intéressant de constater que, de mes titres de livres à celui de mon site, tous comportent ce concept. C’est peut-être à creuser... Plus sérieusement, le titre doit au moins donner envie de retourner le livre, pour lire la quatrième de couverture.
Comment bien construire ses personnages ?
« Épaisseur », c’est le maître mot concernant les personnages. Chaque lecteur doit pouvoir se raccrocher à un, ou plusieurs (c’est mieux) de vos différents protagonistes. Cette connexion est uniquement possible si vos héros sont faits de plusieurs couches, comme dans la vraie vie. J’aborde d’ailleurs assez profondément le thème de ce qui fait l’homme, dans « 32 possibilités ».
Comment savez-vous quand votre livre est terminé ?
Comme précisé (plus en détail) dans la rubrique « Technique » de mon site (www.8080mots.com), c’est un assez long processus, que je qualifierais de montage. Vous avez votre thème, vos personnages, vos lieux, des situations qui sont installées, et au bout d’un moment, plusieurs centaines de pages écrites, qu’il faut agencer. C’est là que le montage rentre en jeu. Déplacer, couper, rallonger des scènes, etc. Une fois cette étape réalisée, je relis le texte en entier et là, je sais.
Si vous n’êtes pas visible,
vous n’avez aucune chance de vous faire connaître
Avez-vous un conseil à donner à un auteur débutant qui voudrait se faire connaître ?
Je suis en plein dans la phase de promotion et, une chose est sûre, c’est long ! Explorez toutes les possibilités offertes par les nouveaux biais : Internet, l’autoédition (comme avec Bookelis), la vente en direct, etc. Ayez un site, soyez sur les réseaux sociaux, communiquez. Il y a un nombre fou de romans qui sortent chaque année, si vous n’êtes pas visible, vous n’avez aucune chance de vous faire connaître.