Une mère allemande

Berlin-Ouest 1963. Judith Meier, Rudi Borck et Lyuba Panin sont moniteurs à la colonie de vacance de Neukölnn dans le sud de Berlin. La colonie est une superbe villa en bordure du lac Wannsee. Ils sont jeunes, ils n'ont pas vécu la guerre et profitent de cette île de liberté que représente Berlin-ouest dans la zone contrôlée par les soviétiques. Cette quiétude ne va pas durer. L'histoire, la terrible histoire de l'Allemagne, va rattraper ces jeunes gens. Tout alors bascule. Ils sont tous trois liés immanquablement à l'horreur du passé. Peu à peu le voile du silence, de l'hypocrisie et du cynisme politique se lève, laissant à nu un héritage insupportable. Insupportable trahison d'une mère pour Judith, insupportable mystère de la disparition de ses parents tsiganes pour Lyuba, insupportable enfermement policier pour l'étudiant en art qu'est Rudi, insupportable colonie qui s'avère être le lieu où Heydrich et des dignitaires du parti nazi décidérent de la « solution finale du peuple juif » en janvier 1942. Berlin ne contient plus ses monstres. Hitler, Heydrich, Leibrandt et les autres continuent à souiller mais continuent surtout à vaincre. A vaincre cette jeunesse innocente. Comment Judith retrouve-t-elle sa mère ? Comment l'art va-t-il la conduire à découvrir l'amour ? Comment Lyuba va-t-elle retrouver ses origines tsiganes ? Face à tous ces malheurs, à toutes ces incompréhensions, à toutes ces souffrances, la seule certitude du monde sera donnée par le Caravage et son tableau : Amor vincit omnia, l'amour est plus fort que tout. Car l'art et l'amour sont la seule issue contre le chaos. L'essentiel du cadre historique de ce roman est véridique. La Villa Marlier, aujourd'hui lieu de Mémoire à Berlin, fut le lieu de la terrible décision d'extermination des Juifs. Elle fut aussi réellement une colonie de vacances de 1952 à 1988. De nombreux personnages ont existé.