Interview de l'auteure "Desperate Maîtresse"
La conception d’une couverture de livre est cruciale lors de sa création en auto-édition ainsi que de tout autre média. Elle attire l’attention, incite à la découverte et donne une première impression sur le contenu du livre. Choisir un ou des bons visuels de couverture est donc primordial dans la réussite de votre ouvrage.
Toi, ça va le boulot, c'est tranquille a connu un succès fulgurant en un mois à peine. Avec plus de 40 000 abonnés à sa page Facebook, Desperate Maîtresse a pu mesurer la force de la communauté et contribuer à ouvrir l'école au monde.
"J’ai posté une anecdote sur l’écriture des devoirs en CP qui a cartonné. Le post a été partagé 3000 fois en quelques heures. C’était de la folie."
Création d'Isabelle kessedjian
Pouvez vous nous raconter comment tout a commencé?
Tout a commencé en Février 2016. Plusieurs anecdotes se bousculaient dans ma tête. J’ai alors décidé de créer une page spécialement pour ça que j’ai appelée « Desperate Maîtresse », un peu dans le style de la célèbre série « Desperate housewives ».
J’ai donc posté une anecdote sur l’écriture des devoirs en CP qui a cartonné. Le post a été partagé 3000 fois en quelques heures. C’était de la folie. A partir de là, la page Desperate maîtresse a connu un franc succès.
Comment est venue l’envie d’écrire un livre et raconter votre quotidien d’enseignante?
Je me suis rendu compte, à travers les anecdotes les plus partagées de la page, que les enseignants, tout comme les parents, aimaient lire ces petites histoires. Les enseignants s’y reconnaissent et se disent « Ah ! Je ne suis pas le seul ! ». C’est rassurant.
Les parents, quant à eux, aimeraient tant voir ce qui se passe dans la classe de leur chérubin. C’est une manière d’ouvrir l’école aux parents.
Prévoyez vous d’autres types d’actions auprès de votre communauté? Ou de contacter des libraires pour une diffusion plus large?
Pour l’instant, non. Rien de tout cela n’était prémédité. Ce livre n’est pas un moyen de gagner ma vie. J’ai déjà un métier que j’aime. Cette page est un moyen de m’exprimer au jour le jour.
Vous avez aussi une version numérique du livre. Visez vous une autre catégorie de lecteurs?
La 1ère version de ce livre était la version numérique. C’est elle qui m’a poussée à éditer une version papier. Lors de la diffusion de la version numérique, certaines personnes m’ont demandé une version papier. Beaucoup sont attachés au livre que l’on feuillette, que l’on emporte avec soi dans son sac. Je pense que le livre papier a encore de beaux jours devant lui.
Comment avez vous fait le choix de l’autoédition?
J’ai été contactée par une éditrice pour un projet d’écriture. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire. J’ai ensuite contacté un autre éditeur qui a lui aussi refusé ce livre. J’ai alors décidé de me lancer dans l’autoédition. Je ne regrette pas ce choix. Je me sens beaucoup plus libre.
Quel était l’objectif quand vous avez écrit ce livre?
Le 1er objectif était d’apporter un peu d’humour dans un monde en bouleversement. Nous avons tous traversé des moments difficiles avec les attentats. J’ai envie de faire rire les gens, même pour 10 minutes de lecture. C’est déjà ça…
Le 2ème objectif était de montrer aux autres ce qu’est le métier d’enseignant. Il y a encore aujourd’hui beaucoup trop d’à priori sur ce métier. Je l’ai compris face à certains commentaires haineux sur ma page. Je veux ouvrir l’école au monde, montrer que c’est un métier fatigant et tellement passionnant !
Le métier d’enseignant est si mal considéré qu’aujourd’hui, on peine à en recruter. Résultat : les classes sont surchargées, les professeurs absents ne sont pas remplacés. On va tout droit vers une crise. Il est temps de remotiver les jeunes à exercer ce métier.
Avez vous d’autres projets d’écriture?
Oui. Mon prochain livre racontera une année scolaire avec les CP puisque je reprends ce niveau l’an prochain. Il sera beaucoup plus épais que le précédent.
J’aimerais aussi créer une bande dessinée. C’est un projet dont je dois discuter avec ma sœur, l’illustratrice du livre. On verra.
Un immense merci à Desperate Maitresse pour le temps qu'elle nous a accordé.