Concours littéraire BADASS : le roman gagnant
Concours littéraire BADASS : le roman gagnant

Concours littéraire BADASS : le roman gagnant

La conception d’une couverture de livre est cruciale lors de sa création en auto-édition ainsi que de tout autre média. Elle attire l’attention, incite à la découverte et donne une première impression sur le contenu du livre. Choisir un ou des bons visuels de couverture est donc primordial dans la réussite de votre ouvrage.

La grande gagnante du Concours Littéraire Badass est donc Arielle Aleaume avec Dans l'oeil du monde.

Le jury est unanime et a littéralement dévoré ce roman!

Son auteure nous en dit plus sur son écriture, son inspiration et ses personnages

Comment vous est venue l’idée de cet univers apocalyptique, quelle en a été l’inspiration? 

J’ai toujours adoré les histoires apocalyptiques et les séries avec des zombies. Dans ces scénarios l’Homme est souvent l’élément déclencheur de la catastrophe (problèmes nucléaires, maladies créées en laboratoire…) et en subit les conséquences. Lorsque j’ai visionné le court métrage « wrapped » dans lequel en quelques minutes on voit la nature reprendre ses droits et détruire une ville, j’ai été frappée par la violence tranquille qui émanait du film. J’ai tout de suite voulu imaginer la suite. Totalement séduite et inspirée par l’idée d’un jeu de pouvoir renversé. La nature qui détruit l’Homme. Loin d’être une vengeance, juste une nécessité. Je trouvais intéressant que la force destructrice soit la nature, l’antagoniste du livre car par définition, on ne peut lui en vouloir d’être ce qu’elle est. C’est un ennemi qu’on n’a pas à comprendre, qu’on ne peut pas haïr. Je voulais une héroïne en colère face à une nature impassible. Et quoi de plus frustrant que de subir une force si grande qu’on ne peut la combattre, que l’accepter.

Pour voir ce court métrage :

http://www.journaldugeek.com/2016/04/10/court-metrage-wrapped-nature/

Y a t’il un message, une conscience écologique derrière?

Je ne voulais pas que l’histoire se résume à une revendication écologique, ni me faire la porte-parole d’un message. Je ne voulais pas d’un discours moralisateur. Je voulais juste rappeler qu’il ne faut pas se croire au-dessus du monde et ne pas oublier notre rapport à la terre. Je voulais retranscrire aussi l’état d’esprit que je perçois autour de moi, le « à quoi bon  faire des efforts puisque c’est déjà trop tard ? ». J’ai l’impression que ma génération n’a plus l’ambition de changer les choses, uniquement celle de s’adapter à un monde qui change. En tout cas, cette histoire m’a fait personnellement réfléchir à ce sujet.

Chaque personnage est en dehors de la société telle qu’on la connaît, qu’avez-vous voulu montrer en choisissant ces personnalités?

Je voulais des personnages considérés en marge de la société, en décalage, des « ratés » qui au final étaient moins à leur aise dans la société que dans ce nouveau monde sans règles. Je voulais montrer qu’à chaque nouveau jeu, les cartes sont battues de nouveau. Q’une personne considérée comme bien intégrée dans la société peut se trouver démunie face à une autre situation.

Oklo, l’héroïne du livre, prend naturellement une place de leader : quelles qualités lui avez-vous données pour cela?

En réalité Oklo est une BADASS car elle ne se prétend pas être une autre personne. Elle doute d’elle-même mais elle n’a jamais douté de sa place au monde. C’était pour moi très important d’inverser le jeu de l’intégration : ce n’est pas à elle de changer pour correspondre aux diktats du monde. C’est le monde qui va changer pour qu’elle puisse s’y épanouir. Au final, elle trouve sa place une fois que le monde est vidé de sa foule (ce qu’elle a toujours attendu) et que les règles ont changé.

C’est une personnalité forte car elle sait s’adapter, elle n’attend pas du monde qu’il ressemble à ce qu’elle avait connu. De plus, elle n’est pas dans le jugement. Elle est dans la rébellion et la colère face à ce qui la dépasse mais elle est dans l’acceptation la plus totale face aux personnalités qui l’entourent. Elle prend le meilleur d’eux. Elle voit dans leurs failles, la puissance de leurs expériences.

Dernier point, elle n’a pas les qualités d’un leader dans le sens philosophique de la réflexion, la prise de distance, le juste. Elle est tout feu tout flamme. C’est une personnalité qui avance. Je pense qu’il est rare de rencontrer des personnes si faillibles mais avec une telle aura. Une telle fougue cela impressionne !

Tout au long de l’histoire, vous faites en sorte de laisser le lecteur très libre d’interpréter des situations : est-ce une volonté? Vous laissez-vous la possibilité de raconter un jour une histoire parallèle à celle là, dans laquelle on pourrait retrouver des personnages croisés ici?

Pour moi, c’est très clair qu’il y a autant d’histoires que de personnage. On suit principalement les pensées d’Oklo mais je voulais aussi sauter dans la tête de chacun des personnages pour en montrer les points de vue. J’ai une admiration sans faille pour Stephen King qui arrive à faire parler ses héros avec une justesse et une authenticité désarmante. Mon rêve est de parvenir un jour à ce niveau de proximité entre le lecteur et les personnages… (Un jour peut être !)

Je pense que la voix d’Oklo porte l’histoire d’une certaine façon mais qu’il y aurait beaucoup d’autres voix à entendre. On peut se demander ce qui s’est passé pour les personnages « collatéraux », cités ou croisés. Beaucoup d’histoires sont encore à raconter. Il faut juste savoir si elles en valent la peine. Et ça, je ne le sais pas encore.

dans l'oeil du mondeBravo Arielle et un immense merci pour ce très beau moment de lecture! Nous attendons avec impatience les prochains :)

En attendant, vous trouverez Dans l'oeil du monde ici

comment choisir son concours littéraire