Paroles d'écrivain #1 : Michel Ferracci-Porri
La conception d’une couverture de livre est cruciale lors de sa création en auto-édition ainsi que de tout autre média. Elle attire l’attention, incite à la découverte et donne une première impression sur le contenu du livre. Choisir un ou des bons visuels de couverture est donc primordial dans la réussite de votre ouvrage.
Nous inaugurons notre série de master classes "Paroles d'écrivain" avec Michel Ferracci-Porri, auteur de plusieurs ouvrages à succès parus aux Editions normant, notamment La Môme Moineau (2006), Beaux Ténèbres (2008), Le Fantôme de Heilbronn (2009) et La Joyeuse Encyclopédie anécdotique de la Gastronomie (2012).
Cet écrivain confirmé nous fait partager sous forme d'interview sa vision de l'éciture et quelques astuces qui ont contribué à sa réussite.
Comment choisissez-vous le sujet de vos livres ?
Il n'y a pas de règle précise. C'est souvent selon l'humeur du moment. Je trouve une idée intéressante autant pour moi que pour les lecteurs ( ne jamais les oublier!). Et après avoir vérifié qu'il y a matière à écriture au long cours, puis m'assurer que l'éditeur se sentira impliqué ( ne surtout pas l'oublier lui non plus! ) je me lance !
Quelle est votre astuce pour surmonter l’angoisse de la page blanche ?
Concernant le vertige de la page immaculée, une méthode infaillible pour surpasser cette sidération anxiogène : il est indispensable de trouver le bon incipit, c'est à dire le -ou les tous premiers mots de la première ligne de l'œuvre. Ceux qui vont interpeller aussitôt le lecteur et accrocher son attention. Les incipits - on dit aussi "chapeaux" - les plus célèbres : « Ça a débuté comme ça », Céline dans Voyage au bout de la nuit, « Longtemps je me suis couché de bonne heure », Marcel Proust dans Du coté de chez Swann, « Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-etre hier, je ne sais pas.», Camus dans L'étranger.
"Le titre parfait serait celui du livre de toute une vie."
Et si d'aventure le prodrome de la page blanche revient en cours de création je n'insiste surtout pas. Je me contente de laisser passer un jour, une semaine, voire autant qu'il le faudra afin de retrouver la disponibilité intellectuelle, c'est à dire l'élan magique de l'inspiration. Et croyez-moi, c'est comme le vélo, cela revient naturellement.
Quels sont selon vous les critères pour un titre de livre idéal ?
Le titre parfait serait celui du livre de toute une vie. Une œuvre sur la durée qui survive à son auteur.
Comment bien construire ses personnages ?
Pour les cerner il faut bien les faire vivre par la pensée. Bien les maitriser en définissant au plus près leurs contours idiosyncrasiques. Puis, avec le processus de création les placer en situation, les mettre éventuellement en danger, puis ensuite surtout les aimer. Tous les aimer ! Les bons comme les salauds.
Vous avez écrit des documents et des romans inspirés de faits divers : comment êtes-vous parvenu à mettre en forme et synthétiser toutes les informations récoltées ?
Certes rien ne vaut les bibliothèques et les documents déjà existants mais je n'ai jamais voulu me contenter de faire de la simple compilation. Je m'astreins à chercher des témoignages inédits çà et là, à enquêter par téléphone, à me déplacer, voire voyager afin de nourrir mon récit ou mon document comme je l'ai fait à travers le monde pour La Môme Moineau, mais aussi en Allemagne avec Beaux Ténèbres ou L'Affaire du Fantôme de Heilbronn. Ensuite passer le tout au tamis, puis donner enfin un sens et un rythme à l'œuvre afin qu'elle ne soit pas un simple récit aux allures de "main courante".
"L'heure est à internet,
alors profitez-en. Foncez !"
Comment savez-vous quand votre livre est terminé ?
C'est tout simple : dès lors que j'ai le sentiment de n'avoir plus rien à dire au lecteur sur le sujet. Quand mes personnages et mon histoire me conseillent de ne pas tomber dans la redondance et la vacuité intellectuelle.
Avez-vous un conseil à donner à un auteur débutant qui voudrait se faire connaître ?
Pour vous faire connaitre n'agissez pas dans l'économie de moyens : faites feu de tous bois. L'heure est à internet, alors profitez-en. Foncez ! Car une bonne histoire servie par une belle plume aura toujours raison... Prenez vous en main et n'attendez pas, car l'avenir lui n'attend jamais !