Paroles d'écrivain #5 : Thierry Séchan
La conception d’une couverture de livre est cruciale lors de sa création en auto-édition ainsi que de tout autre média. Elle attire l’attention, incite à la découverte et donne une première impression sur le contenu du livre. Choisir un ou des bons visuels de couverture est donc primordial dans la réussite de votre ouvrage.
Connu du grand public pour ses pamphlets à succès ou pour son lien de fraternité avec le chanteur Renaud, Thierry Séchan est également l'auteur de nombreux ouvrages de littérature et de textes de chansons, pour Julien Clerc, Daniel Lavoie, Les Chats Sauvages et beaucoup d'autres.
Il nous fait l’honneur de participer à cette nouvelle master class « Paroles d’écrivain » et de partager ses conseils d'écriture avec nos auteurs autoédités.
De la nouvelle au pamphlet en passant par la chanson, votre bibliographie est très riche et très diversifiée. Comment choisissez-vous le sujet de vos textes ?
Thierry Séchan : Je ne fais pas vraiment de plan à l’avance. Le choix peut se faire sur une inspiration, selon la conjoncture ou selon mon humeur. Par exemple quand j’en ai eu marre d’entendre Bruel à la télévision tous les jours, j’ai eu l’idée du pamphlet Nos amis les chanteurs. J’aime que cela vienne naturellement. Une idée, une phrase peut m’inspirer une chanson ou le thème d’une nouvelle.
Avez-vous une astuce pour surmonter l’angoisse de la page blanche ?
T.S. : C’est une question très ancienne... En fait je ne la surmonte pas car je ne la connais pas. Je ne commence pas l’écriture d’un livre si je ne sais pas encore de quoi je vais parler. Ensuite, je fais mienne la phrase d’Etienne Roda Gil : « Quand je pose la plume sur la page, ce n’est plus la tête mais la main qui écrit. »
Avez-vous un conseil pour bien débuter une histoire ou un récit ?
T.S. : Y avoir longtemps réfléchi avant de commencer.
Dans une œuvre de fiction, comment bien construire ses personnages ?
T.S. : Je pense qu’il faut s’inspirer de personnages réels et de soi-même en particulier. L’auteur est toujours là. C’est quelque chose que j’essaie de cultiver. Je me mets à la place du personnage, j’essaie de ressentir ce qu’il ressent. Je comprends par exemple tout à fait Dumas lorsqu’il pleure à la mort d’un de ses personnages dans Les Trois Mousquetaires.
Quel serait pour vous le titre de livre parfait ?
T.S. : Je dirais A la recherche du temps perdu... ou bien celui de mon prochain livre à paraitre en fin d’année Ma vie du Pont. Même si ce n’est pas toujours vrai, les très bons titres font quand même souvent les bons livres. Les titres de Modiano ou de Beckett notamment sont excellents.
Comment savez-vous quand votre livre est terminé ?
T.S. : Quand tout mot supplémentaire me parait superflu. Quand je me dis que cela peut être redondant, je mets un point final.
Avez-vous un conseil à donner à un auteur débutant qui voudrait se faire connaître ?
T.S. : Cent fois sur le métier remettre votre ouvrage. Je suis partisan du vieil adage qui dit que le succès est fait de 20% d’inspiration et 80% de transpiration. Le pourcentage est peut-être même plus déséquilibré encore.
Thierry Séchan publiera en juin un essai intitulé Lettres ouvertes à nos maîtres aux Editions du Rocher.