Paroles d'écrivain #6 : David Foenkinos
Paroles d'écrivain #6 : David Foenkinos

Paroles d'écrivain #6 : David Foenkinos

La conception d’une couverture de livre est cruciale lors de sa création en auto-édition ainsi que de tout autre média. Elle attire l’attention, incite à la découverte et donne une première impression sur le contenu du livre. Choisir un ou des bons visuels de couverture est donc primordial dans la réussite de votre ouvrage.

David Foenkinos a reçu en 2014 le Prix Renaudot et le Prix Goncourt des Lycéens pour son livre Charlotte. Une consécration pour cet écrivain talentueux, découvert par Gallimard, déjà auteur de grands succès comme La Délicatesse ou Les Souvenirs. Il nous fait l'honneur et le plaisir de participer à notre nouvelle master class Paroles d'écrivain.

"Je ne crois pas aux méthodes d'écriture."

David, comment choisissez-vous le sujet de vos livres ?

David Foenkinos : Cela ne s’est jamais produit de la même façon. Pardon c’est le fruit d’une scène imaginée, comme la scène du baiser pour La délicatesse. Et puis pour Charlotte, c’est la fascination que j’éprouve pour cette femme et ce génie de la peinture.

Avez-vous un conseil pour bien débuter une histoire ?

D.F. : Je ne crois pas aux méthodes d’écriture, ni aux conseils.  On débute bien une histoire seulement si elle nous porte vers la suite. Si on cale dès le début, alors il faut changer de sujet sûrement.

Comment surmontez-vous l’angoisse de la page blanche ?

D.F. : Comme la réponse précédente, l’écriture ne repose pas selon moi sur des méthodes. On peut avoir écrit dix romans, et être incapable d’aligner deux phrases ensuite. Ce n’est pas rationnel. Si la page est blanche, c’est qu’elle doit l’être.

"Il ne faut pas chercher à encombrer un personnage.
Il doit avoir son autonomie."

Comment construisez-vous vos personnages ?

D.F. : Par leurs pensées. Leurs émotions. Leurs attitudes. Parfois juste une phrase. Dans La délicatesse, je dis de Markus qu’il est aussi discret qu’un point virgule dans un roman de 800 pages. Toute sa psychologie est là. Il ne faut pas chercher à encombrer un personnage. Il doit avoir son autonomie.

Comment savez-vous quand votre livre est terminé ?

D.F. : Quand je n’en peux plus.

Vous avez  coréalisé avec votre frère l’adaptation cinématographique de votre livre La délicatesse (deux fois nominé aux Césars). Puis pour le suivant Les souvenirs, vous avez préféré confier ce travail à une autre personne, Jean-Paul Rouve. Pourquoi ces choix ?

D.F. : Avec mon frère, on va faire un autre film. Mais on ne voulait pas que ce soit lié à un de mes romans. J’ai proposé Les Souvenirs à Jean-Paul Rouve car je sentais que c’était la bonne personne, et il fait un film magnifique je trouve.

Vous avez remporté en 2014 le prix Renaudot et le prix Goncourt des Lycéens pour votre livre Charlotte. Quel impact ces prix ont-il eu sur vous en tant qu’écrivain ?

D.F. : Ce sont des prix très importants. Ce fut un grand bonheur. J’avais déjà raté plusieurs fois ces prix. Mais j’étais heureux surtout qu’ils me soient donné pour Charlotte, car cela a donné un éclairage très fort sur mon livre, et donc sur la vie et l’œuvre de Charlotte.

Avez-vous un conseil à donner à un auteur débutant qui voudrait se faire connaître ?

D.F. : A vrai dire se faire connaître n’est pas l’idée de l’écriture. On écrit car on ne peut pas faire autrement. Il y a très peu d’auteurs qui émergent, alors il vaut mieux que ce soit une nécessité.