A LA LUEUR D'UN MENSONGE

Je suis l'inaccessible et le printemps éclos à regret, faute de rêves et de démence. Je suis l'amour des étreintes et des sermons, mille fois répétés. Je suis la folie taraudée comme une femme, et l'enfant abandonné à la porte de sa mémoire. Je suis la douleur qui supplie, que vous supplie ! Je suis la nuit atrocement incoercible et l'abcès qui crève son poème. Je suis l'illusion qui enfante le désarroi, et je m'écris à la verticale d'un matin nonchalant. Maintenant, je vois... Il nous regarda quelques instants, puis du creux de sa main il conjugua l'imparfait-écume et le présent pétrifié. Le mensonge est miroir et quand la nuit se déshabille, il chevauche mes paroles et invoque ton nom. Fille de nos rêves effrités, fille de nos silences qui s'oublient jusqu'au suicide, fille de nos corps puants les voix éteintes, fille de l'inachevé trituré, cette nuit le cahin-caha s'abattra avec fracas : « Tu vivras mon ange ! »