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Soudain, un monsieur d'un certain âge, en jean et veste noirs, me sourit. Je lui renvoyai un sourire de politesse. Il se dirigea vers moi. Je le vis venir, lui non. On se heurta de plein fouet comme deux autos tamponneuses identiques sur un ring. Je m'excusai puis lui tournai le dos. Il s'éloigna et disparut. Elle avait vu la scène et n'en croyait pas ses yeux :- À qui parles-tu ? me demanda-t-elle avec ahurissement.- À un monsieur, répondis-je. C'est bizarre, j'ai l'impression de l'avoir vu...
Soudain, un monsieur d'un certain âge, en jean et veste noirs, me sourit. Je lui renvoyai un sourire de politesse. Il se dirigea vers moi. Je le vis venir, lui non. On se heurta de plein fouet comme deux autos tamponneuses identiques sur un ring. Je m'excusai puis lui tournai le dos. Il s'éloigna et disparut. Elle avait vu la scène et n'en croyait pas ses yeux :- À qui parles-tu ? me demanda-t-elle avec ahurissement.- À un monsieur, répondis-je. C'est bizarre, j'ai l'impression de l'avoir vu quelque part. Son visage m'est familier. Il m'a fait peur, j'ai cru qu'il allait m'écraser.D'un air à la fois surpris et amusé, elle me dit que c'était ma propre image reflétée par le grand miroir devant la porte d'entrée que j'avais heurtée. Elle se mit à rire, d'un rire contagieux qui aussitôt trouva un écho dans tout le salon. C'était le scoop de la soirée. - Je t'ai déjà dit que tu étais toujours dans ton monde. Te souviens-tu de Freud ?- Et comment ! Pourquoi ?- Lui aussi raconte une histoire où il se voit lui-même et ne se reconnaît pas. Le familier peut devenir inquiétant. Il affirme que : « L'inquiétant est ce type d'effroi que suscite ce qui est bien connu, ce qui nous est familier depuis longtemps. » - Comment cela est-il possible ?- Je ne sais pas. Ça a sans doute un lien avec le secret, avec les désirs refoulés. Il s'agit sûrement de quelque chose qui aurait dû rester dans l'ombre et qui en est sorti.L'histoire que je m'apprête à raconter est un enchevêtrement de plusieurs histoires. Des histoires de gens, des histoires de la vie, des fragments de vie, celle qu'on mène, celle qui nous dépasse, celle qu'on invente et celle qui nous invente, des histoires d'une vie dédoublée, c'est-à-dire fragmentée, divisée entre une vie exhibée, ouverte au regard des autres, et une vie intime, secrète, douloureuse, qui puise son inspiration dans les profondeurs de notre inconscient et de nos rêves, et dans laquelle on laquelle on s'interroge sur le sens de l'autre vie, en pleine conscience ou à notre insu.