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Au lecteur (par l'auteur)
J'étais parti pour écrire une critique dithyrambique et absolument exagérée pour ce livre, avant de révéler que j'en étais l'auteur. Je trouvais ce concours de mauvaise foi amusant ! Je vous aurais vendu mon demi kilo de littérature comme on vend son bocal de pâté, listé tous les merveilleux ingrédients dont l'âme humaine raffole avant de vanter mon formidable talent pour agencer les mots et conquérir les cœurs ! Mais bien que l'idée soit amusante, je serais passé à côté de l'émotion qui m'anime aujourd'hui, alors que mon Seppuku se trouve enfin en dehors de mon ventre, à votre vue et soumis à votre jugement.
Cette émotion est celle d'un jeune homme plus tout à fait jeune homme de 28 ans qui a mis tout son savoir faire dans son travail pendant trois ans, qui s'est reconstruit en tournant les pages, qui est descendu dans son cœur pour y trouver les autres. J'espère, comme le disait Kafka, que ce livre sera la hache qui brisera la mer gelée en vous. Si vous avez déjà aimé très proche du soleil, vous serez touchés par cette histoire, et peut-être même, consolés. Trêve de parlotte ! Je vous laisse avec un extrait du livre qui prend aujourd'hui tout son sens et qui vous en dira plus sur le chemin qu'à été le mien pour venir jusqu'à vous !
"J'aimerais que ce livre ait l'odeur des vieux livres. Je l'imagine avec une reliure fragile, éprouvée, cassante, comme la colonne vertébrale d'un jeune homme ordinaire qui supportait le fardeau de son histoire sur les épaules. Je le voudrais sensible, afin de flatter les mains délicates et d’entraîner celles qui le sont moins à davantage de douceur, lorsqu'ils entreront dans mon univers. Je voudrais qu'il soit solide avec l'air abîmé. J'ai hâte que ses pages jaunissent. C'est bien la seule marque du temps passant qui ne me plonge pas dans l'inquiétude. Quand je serai vieux, je replongerai le nez dedans comme dans une pensine et retrouverai, en dépit de ma carcasse faisandée, ma jeunesse qui me manquera tant ! Je m'attendrirai pour les maladresses de mon jeune cœur et mes vieux chagrins. Je m'y vois déjà ! Qui sait, peut-être aurai-je la chance d'avoir une poignée de lecteurs fidèles ?"